Dimanche 14 octobre, à La-Guerche-de-Bretagne, un adolescent de 14 ans s’est donné la mort. La famille accuse le Momo Challenge, des défis lancés sur la messagerie What’s App. Une enquête a été ouverte. Justine Atlan, directrice générale e-Enfance, donne ses conseils aux familles.
Interview de Justine Atlan, directrice générale e-Enfance (Association de protection de l'enfance):
A-t-on raison de s'inquiéter du phénomène du Momo Challenge ?C’est très effrayant pour les parents mais il faut les rassurer. Ces phénomènes ont de l’impact sur des adolescents qui vont déjà mal, soit 10 à 15 % des jeunes.
Comment savoir si un adolescent est touché par le phénomène ?
Déjà, il faut aborder le sujet de façon légère : " J'ai vu ça dans le journal, tu connais ? ". Puis, il faut rester attentif. Tout changement de comportement peut être un signe : est-ce que le jeune s'isole beaucoup ? Est-ce qu’il cache plus de choses que d’habitude ? Est-ce qu’il va moins à l’école ? Est-ce qu’il a moins de réussite scolaire ? Est-ce qu’il adhère moins à des choses qui lui plaisaient avant ? Souvent dans ce type de défis, il y a des signes physiques car ces challenges poussent les internautes à se scarifier.
Pourquoi les jeunes sont attirés par ce genre de jeu ?
C’est un âge où ils ont le goût du risque. Ils font pleins de choses pour la première fois et ils viennent titiller le danger. Pour eux, réussir un défi, c’est se prouver qu’ils sont forts. À l’adolescence, on a peu de confiance en soi. On a besoin de se mesurer à des choses plus fortes pour se sentir forts soi-même. Il faut rassurer le jeune. Il a des ressources en lui, être fort c’est grandir en compétences, réussir ce qu’on aime, pas la peine d’aller jusqu’à la mort pour se le prouver.
Reportage de Séverine Breton et Thierry Bouilly :